Sortir de sa zone de confort?

Hier, je vous ai parlé de nos protections devenues obsolètes, aujourd'hui je veux vous parler de l'autre facette de la carte Protection des Chemins de Lulu. Il s'agit des protections que l'on s'enlève en force parce qu'on a conscience que ce sont des masques qui nous éloignent de notre vérité profonde. Nous le faisons tous et souvent nous en sommes très fiers. On peut appeler cette démarche " Sortir de sa zone de confort " C'est une expression très à la mode dans le développement personnel, mais une expression qui m'a toujours un peu dérangée. Je crois que sortir de sa zone de confort, c'est se mettre en danger, enlever des protections dont on a encore besoin, sans prendre soin de sa partie souffrante et en en étant dans le deni.

Reprenons l'exemple d'hier: la timidité. Il m'est arrivé très souvent de rencontrer des gens qui enlevaient leur masque de timide face à moi en particulier dans ma carrière d'instit. Des mamans visiblement très timides qui rougissaient quand elles parlaient et qui, un jour, dans la cour me déversaient toute leur vie allant jusqu'à des détails tout à fait intimes. Ces moments là étaient terribles pour moi, je pensais qu'elles allaient le regretter sitôt retournées à leur voiture, mais les stopper me semblait trop violent pour elles. Je pensais aussi que j'allais forcément les décevoir, peut être même se sentiraient elles trahies, puisque forcément notre échange s'arrêterait de manière brusque quand j'allais rentrer en classe. Avec le recul, je vois très clairement qu'elles s'entraînaient avec moi à poser leur masque, que c'était possible parce qu'elles se sentaient en sécurité. Mais, je pense aussi qu'elles ont souvent dû se sentir terriblement mal de s'être dévoilées ainsi à la maîtresse, peut-être  avaient elles des attentes auxquelles je n'ai pas répondu. Tout ceci n'est que suppositions, ce que je sais, parce que bien évidemment, on attire ce que l'on est, c'est que, moi aussi, j'ai eu souvent des comportements de ce genre, qu'il m'est arrivé de poser d'un coup mes protections, de vouloir sortir de ma zone de confort, d'être dans le déni de cette partie souffrante en moi qui avait tant peur d'être rejetée, de n'être pas vue et de me raconter, de me mettre à nue, bravement en pensant " Ouah comme je suis courageuse et même pas peur que l'autre ne me comprenne pas, ne me voit pas, se détourne ."  Mais, c'était faux, bien sûr, que j'avais peur que l'autre se détourne et inévitablement, il le faisait, dérangé par mon impudeur, dérangé par ce déversement qui n'était pas un échange. 

  Et si nous pensions à agrandir notre zone de confort plutôt que d'en sortir en se faisant violence. Regardez toutes les fois où vous vous faites violence, observez ce que vous cherchez en le faisant et il est possible que vous entrevoyiez une partie souffrante en vous qui vous demande de vous occuper d'elle de prendre soin d'elle, de ne pas être niée. 

J'ai agrandi ma zone de confort ces dernières années, tout doucement , tranquillement , j'ai écouté mon besoin de me "raconter" en prenant soin de cette partie de moi qui avait tant peur d'être rejetée. Je l'ai fait, en affichant mes toiles entre 2009 et 2014, bien protégée derrière mes pinceaux. Et aujourd'hui, je le fais à travers ce blog, encore protégée, derrière un écran, Il y aura d'autres étapes avant que je ne m'autorise à être tout simplement sans le besoin de votre approbation. 

Merci à Estelle Calvin pour le terme " agrandir sa zone de confort "

 

 

Ce blog n'a de sens pour moi que s'il en a pour vous.

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Commentaires: 1
  • #1

    Myriam (vendredi, 24 janvier 2020 18:07)

    Ce message me touche car effectivement j'ai fait ce que tu décris mais avec le temps, l'expérience et plus ma rencontre avec moi-même s'approfondit quand je me confie je le fais d'une façon plus en accord avec moi-même. Le terme "d'agrandir ma zone de confort" me convient, si je me confie ce n'est plus en me mettant en "danger", je le fais consciemment comme quelque chose que je donne, en paix avec moi-même tout en essayant de respecter ce que l'autre peut accepter ou supporter d'entendre. Bien sûr il m'arrive encore parfois de "déraper"mais très vite je sens le malaise ou la gêne de la personne donc je m'arrête car je sais que ce n'est pas moi.